QUI SUIS-JE ? #SARAHMÉE

Qui-suis-je avec Sarahmée, l'artiste répond à nos questions
Artiste importante du paysage musical Montréalais, Sarahmée nous parle de sa carrière, son dernier album “Irréversible” et de son dernier clip tourné à Dakar.

Tu as maintenant près de 10 ans de carrière derrière toi, pourrais-tu te présenter rapidement à tous ceux qui te découvrent pour la première fois ?

“Pour remonter au tout début, j’ai commencé à rapper autour de 2009. À l’époque, j’évoluais avec un groupe qui s’appelait “Diaspora”, et on avait sorti notre premier projet “entre les lignes” produit totalement en indépendant.

Ensuite j’ai sorti mon premier EP en 2011, produit par Shash’U, avec une vibe qui mêlait électro-hiphop. Suivi du 2ème EP “Sans détour” en 2013 et de mon premier album “Légitime” en 2015.

Et pour finir, on a sorti le second album “Irréversible” en 2019.

Je suis passé par différents styles afin de me trouver réellement en tant qu’artiste, et utiliser mes différentes expériences pour sortir ce dernier projet.”

Ton album est sorti le 05 avril, comment vas-tu depuis le release de ce nouvel album ?

Ça va très bien! Je suis bien occupée depuis, et très contente que les médias et le public le reçoivent bien. On a beaucoup travaillé la sonorité, je souhaitais que cet album soit différent, je voulais que ça danse! 

Et puis je me suis recentrée sur moi-même et j’ai arrêté d’écouter les avis de tout le monde, ce qui est vraiment dur lorsqu’on est artiste.

Je me suis vraiment mise dans ma bulle pour faire cet album. C’est Tom et Diego (Tom Lapointe et Diego Montenegro) qui ont tout produit, Koudjo a aussi un titre sur l’album. En terme de retour, on a eu de très bonnes critiques ! 

J’ai fais cet album sans me prendre la tête, et je pense que ça se sent. Quand tu t’ouvres un peu plus en tant qu’artiste, les émotions passent et le public le ressent.

L’album s’appelle irréversible, pourquoi ce choix de nom ?

Premièrement, c’était très long de choisir le nom de l’album ahaha... C’est l’une des choses que je déteste le plus. J’ai ainsi choisi “Irréversible”, parce que je ne voulais pas retourner en arrière. Mon vécu me sert de leçon pour mon avenir certes, mais je veux aller de l’avant, au niveau de ma carrière mais aussi au niveau de qui je suis, en tant que femme etc…

Tu as fais beaucoup de live depuis la sortie ! Quelle est ton analyse personnelle après cet été ?

Tout d’abord depuis le clip “T’a pas cru” (voir ci dessous) que l’on a sorti l’année dernière, je suis accompagnée de 2 danseuses sur scène. Ça amène du dynamisme dans la prestation. La danse est un élément essentiel dans la culture hip-hop. Résultat, on a eu de très bons retours sur l’énergie du show et le public me le rend bien.

Tu as été invité chez Skyrock par la rappeuse Chilla. C’est comment de participer à un “Planète Rap” ? As-tu aimé cette expérience ?

À la base, je ne me suis jamais dis que j’aurai l’opportunité de faire un Planète Rap. J’ai rencontré Chilla en faisant un show à Lille et elle a beaucoup aimé ce qu’on dégageait sur scène. Elle m’a donc invité à son émission, et ça s’est super bien déroulé entre nos équipes respectives. Chilla, c’est quelqu’un de vrai, simple et super talentueuse. Elle compose, joue des instruments et chante super bien. J’avais ainsi à coeur de réussir mon freestyle, Planète Rap c’est une institution, et j’ai vraiment aimé l’expérience.

Quel est ton processus de création quand tu arrives au studio ?

Pour l’album, j’ai travaillé d’une manière vraiment différente des projets précédents. Pour commencer, les gars m’ont envoyé des beats, assez brut et je n’écrivais pas mes paroles à l’avance. Je freestyle directement au micro, j’enregistrais des top lines et mélodies. Je voulais essayer de nouvelles choses, toute seule au studio. Puis je renvoyais mes maquettes à Tom et il re-travaillait le beat et les arrangements. J’avais comme seul objectif d’au moins repartir à chaque fois du studio avec un refrain et un couplet.

Avant, j’avais tendance à sur-penser lorsque j’avais beaucoup de temps pour écrire et là, cette nouvelle manière de travailler me permettait d’être plus vrai et de dégager ce que j’avais vraiment envie de dire.

C’est compliqué d’assumer sa vraie voix dans le rap, et de ne pas se censurer, de dire ce que l’on pense vraiment. Comment choisis-tu tes thèmes ?

La plupart du temps, c’est la mélodie qui m’inspire pour les thématiques. Pour cet album, ça c’est vraiment fait à l’instinct. J’étais super inspirée, j’ai passé près de 15h par jour au studio, en essayant pleins de nouvelles choses, tout en m’assumant.

Innover sans se répéter, c’est possible ?

C’est dur car quand tu commences l’écriture tu as tellement de choses à dire. Désormais, mon inspiration est différente. Avant ça débordait, j’écrivais tout le temps, maintenant je pense avoir trouvé mon flow, donc je prends plus de temps pour peaufiner un style que j’ai déjà développé, tout en ajoutant des nouveautés. 

Qu’est ce que tu penses de la scène musicale québécoise actuelle ?

Ça va super bien! Ce qui me marque le plus c’est qu’il y a de plus en plus de diversité, c’est vraiment intéressant dans ce qu’on propose au public. Que ce soit tant au niveau de la musicalité que les textes, le hip-hop québécois a pris du level, on a développé notre propre son, les salles se remplissent.

Vu que ça fait un certain moment que j’évolue sur la scène musicale au Québec, je connais pas mal de monde et c’est devenu des potes, on se croise sur les shows, c’est vraiment nice !

Originaire du Sénégal, tu es allé à Dakar il y a quelques mois et tu as même tourné un clip la-bas ? Est ce que tu peux nous en parler un peu plus ?

Oui! On a décidé de clipper Bun Dem à Dakar. J’ai travaillé avec une réalisatrice, CARAZ, avec qui je voulais travailler depuis longtemps. Ça s’est super bien passé ! C’est un clip rassembleur, un hommage aux femmes. Je suis vraiment contente de l’avoir fait en ce moment, et de le faire à Dakar c’est forcément spécial pour moi.

Ton plus grand déclic dans la musique ?

Après le premier projet avec Diaspora, je me suis dis : “C’est ça que je veux faire de ma vie”. Toutes ces années, j’ai senti qu’il fallait que je continue, forcément avec beaucoup de hauts et de bas... Peu de personnes qui croient en toi. Mais tu ne lâches jamais, tu continues d’avancer.

Par exemple Tom, je le connais depuis 2004, c’est mon frère (Karim Ouellet) qui me l’a présenté, et c’est devenu mon bras droit. Tout ce que j’ai appris en studio, comment enregistrer mes maquettes moi-même, c’est lui qui m’a donné cette connaissance.

 

QUESTIONS / RÉPONSES

Le restaurant que tu conseillerais le plus à Montréal ?

Haaaa c’est super compliqué! Pour le vibe, je dirais Montréal Plaza, malgré le fait qu’il y ai pleins d’autres bons restaurants.

T’écoutes quoi le matin au réveil ?

Rien, j’aime le silence ahahah. Parfois ma playlist Spotify.

3 mots qui définissent selon toi Montréal ?

Ouverte / Créative / Diversifiée

Es-tu stressée avant de monter sur scène ?

Oui je suis stressée, j’ai le trac, mais c’est un bon boost. À chaque fois, j’ai hâte d’être sur scène.

Quel est l’élément déclencheur qui t’a permis de te lancer ?

L’année dernière, j’ai arrêté ma job. J’ai eu un déclic, je ne pouvais plus mettre 40 heures de travail dans un bureau. J’en ai donc parlé avec une amie, et elle m’a dit que c’était le temps de faire une chose à la fois et de le faire à temps plein.

La pire critique / le plus beau compliment ?

  • La pire critique : Tu rappes bien pour une fille.

  • Le plus beau compliment : Sur le show, quand les gens viennent me voir, ils savaient pas vraiment à quoi s’attendre. La plupart sont surpris, et j’aime vraiment déstabiliser les gens.

Propos recueillis par Clément Ginon.

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